Face A:
Face B:
Ce n'est qu'en 1986 qu’apparaît Puedes ser tú, le premier LP de Miki González, même s’il l’avait déjà fini deux ans auparavant. En effet, c’était à cause des paroles de leurs chansons, dont les sujets étaient la guerre contre Sendero Luminoso et le MRTA, la répression militaire, le désastre de l’économie péruvienne, le narco-terrorisme (c'est-à-dire tous les fantômes péruviens), que pendant tout ce temps les labels péruviens ont refusé de produire ce qui est, peut-être, le meilleur disque de la décade dans ce pays.
Suivant le style new wave et post-punk, Miki González, musicien né en Espagne mais qui est arrivé très jeune au Pérou, introduit dans son rock la tradition musicale péruvienne, comme les rythmes noirs (negroide, festejo, etc.) et andins (huayno), d’ailleurs, il a inclus un phénomène musical et culturel d'actualité à cette époque là et qui ne cesse de surprendre jusqu'à aujourd’hui : la chicha.
Dans Puedes ser tú, nous pouvons trouver ‘Dímelo, dímelo’, son premier succès qui parle du marketing farouche et la publicité dans le pays de l’hyperinflation, des bidons villes et de l’immigration interne. Pour cette chanson, l'on a enregistré un drôle de vidéoclip où nous pouvons apprécier les musiciens qui accompagnent Miki González: Eduardo Freira (à la basse) et Filomeno Ballumbricio (à la percussion et au cajón peruano). De plus, nous trouvons ‘Ya no aguanto’, autre succès, dont le sujet cette fois est la violence conjugale, et qui, pour l’enregistrement du vidéoclip, Miki González a compté avec la participation de deux des mannequins et acteurs les plus connus du moment: Baldomero Cáceres et Marlinda Castro.
D'autres morceaux sont restés dans l'ombre. C’est-à-dire, qu'ils n’ont pas été diffusés à la radio, si bien qu'ils sont, peut-être, la clef du disque. Par exemple:
‘¿Dónde están?’, qui aborde la difficile problématique du Pérou avec la crise économique, les arrestations policières indistinctes, les disparitions des journalistes, le narco-terrorisme.
‘Puedes ser tú’ qui parle de l'insécurité non seulement dans les grandes villes mais encore dans les villes les plus éloignées de l’Amazonie harcelées par le trafic de drogue et la corruption ou les villes des Andes au milieu du conflit armé entre l’armée et les groupes terroristes. Tout cela dans un pays au bord de l’abîme plus proche de la dictature que de la démocratie où la répression mais surtout la torture menace, sans distinction, tout le monde coupables ou innocents.
‘Peligro’, dont le compositeur et chanteur est Eduardo Freire, qui jouait de la basse à Danai y Pateandolatas, où Miki González l’a accompagné avec les chœurs, et qui parle de l’incertitude dans laquelle les gens du Pérou vivait au milieu de l’hyperinflation, des attaques terroristes et de la menace de l’armée qui cri « Danger ! Ne vous approchez pas ! Danger ! Il y a l’ordre de tirer ! ».
Nous pouvons quand même écouter des titres plus expérimentaux comme ‘Jingle Coca Sola’ qui imite les jingles publicitaires; ‘Brian Meno’ une composition instrumentale originale afro-péruvienne fusionnée avec le rock et guitare flander de Miki Gonzalez; et 'Chapi García' une fusion de sa musique avec celle des clases populaires, à savoir, la Chicha, dont leurs chœurs ont été interprétés par les musiciens argentins Charly García et Andrés Calamaro.
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